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Форум "Наука"

Le Jargon de François Villon [par] Jules de Marthold


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Epoque inouie, unique, peut-être, en l'histoire d'un peuple.

Plus de cent ans durant, de 1828 à 14^2, c'est la guerre, farouche, implacable, cruelle, sauvage, l'impitoyable guerre de terroir, la guerre pour le sol et le seuil, pour le pain el l'eau, pour la femelle et les petits, guerre aggravée de l'énervement d'armistices, de trêves, de paix provisoires, — paroles données, jamais tenues — plus néfastes que la lutte même, en ce qu'on s'y émousse et démoralise. — Où est la patrie?

Sur terre et sur mer, partout, effroyables défaites — Crécy, l'Ecluse, — qui nous coûte 3o,ooo matelots et soldats.

Et tandis que l'anglais nous taille ces deuils, l'ennemi intérieur, princes et grands, lutte de folle ambition et de vil intérêt, se disputant comme larrons en foire, s'exterminant en mesquines, en honteuses rivalités, en basses querelles de privilèges, d'héritages, linge publiquement lavé dans le sang. Tout est trahison, guet-apens, meurtre, assassinat, crimes inqualifiables aujourd'hui qualifiés, poison, corde, fer, noyade. — Où est la loi ?

Le doute multiplie les schismes. Jean Wiclefl", dont l'Esprit préparera le cliisme de Henri VIII. pense que Dieu ne peut pas l'impossible : exécuté. Jean Hus pense comme Jean Wicleff; exécuté. Jérôme de Prague pense comme Jean Hus : exécuté. Hussites, Calixtins, Orébites, Orphelins, Adamites, Taborites, tous ceux partageant même erreur, exécutés. Dieu semble obéir au diable. — Où est la raison ?

Le tout, doux Jésus, au nom du Christ, — Où est la pitié ?

Seul, Du Gueselin ose demander îi ses troupes d'épargner les vieillards, les femmes, les enfants, le pauvre peuple « qui n est pas leur ennemi ».

Anarchie dans l'Eglise. Spectacle peu fait pour affermir la foi, seul reconfort du malheureux. Guerre ouverte. Prélats contre Papes. Concile contre Concile. A Bàle, le 17 novembre i439, en la trente-neuvième session, huit évéques tirent le duc Amédée VIII de Savoie, l'un des princes les plus riches de son temps, de son château de Ripaille pour en faire Fanti-pape Félix V, déclarant contumax et déposant Eugène IV, 240^'"'' successeur reconnu de Saint-Pieri'e qui, de Florence, les condamne, eux et leur élu. Comnuinions s'excommuniant. — Où est Dieu ?

Un roi de France, captif en Angleterre. Un roi d'Angleterre, sacré à Notre-Dame de Paris. Un autre, prenant le titre d'Héritier du trône de France. Et le présomptif légitime traité, dans les actes publics, de « soi-disant Dauphin ».

Comme Jean-courte-cuisse, évèque de Paris, refuse de faire soumission à Henri Y, maître de la capitale, le prélat, que son cœur et ses mérites avaient fait surnommer le Sublime, est contraint de se réfugier à Genève où il meurt en I4212.

Déjà, en 11G9, Henri II d'Angleterre était plus puissant en France que Louis YII, les possessions de ce dernier en son royaume n'étant pas la moitié de celles de son Suzerain.

France est comme inondée. Des bandes étrangères y vivent, y font loi, y font souche. — Cent ans « d'accointance et de cousinage » — Trente mille anglais la traversent, de Calais à Bordeaux, sans qu'on leur puisse livrer bataille, sans qu'on y songe. Nature les réduit à six mille.

 

 

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Les Grandes-Compagnies, Filii Belial, guerratores de variis nationibus, non habentes tituliim, Malandrins, Tard-venus, Routiers, ravagent à leur gré, tout leur saoul. Jacques de Bourbon est par ces gens battu à Brignois sous Lyon. Un pape, Urbain V, désintéresse ces bandits par une forte somme pour épargner massacre et pillage à la cité avignonniiise — qui est sienne, ayant été précédemment acquise moyennant quatre- vingt mille ilorins d'or par marché passé le 19 juin 134B, entre Clément VI, pape, et Jeanne, reine. Lui, l'ami de Pétrarque et du tribun révolutionnaire Rienzi, homme d'ambition, politique soucieux de constituer pouvoir temporel en France à défaut de la ville éternelle. Elle, femme détrônée, faisant argent de sa Comté de Provence pour ressaisir la royauté de sa bonne ville de Naples, où on l'exècre. — Princes, alors, sont aussi gueux que les gueux.

Philippe VI, avant institué ou du moins très considérablement augmenté l'impôt de la gabelle, Edouard III, méprisant, dédaigneux, tout en créant l'Ordre de la Jarretière et en interdisant l'usage de la langue française dans les actes publics en Angleterre où l'on s'en était servi jusqu'alors, fait un calembour, surnommant son vaincu « l'auteur de la loi Salique ». /\ Toute industrie morte. Plus de commerce possible. On guerroyé par nécessité d'employer les troupes. Des villes sont saccagées, brûlées, anéanties. Metz, entr'autres. Il faut bien que tout le monde vive. La guerre nourrit la guerre.

Folie et brigandage. Du haut en bas, tout le monde est coupable.

Elevé à l'école de tromperie, le peuple est devenu trompeur.

A Paris, creuset des révolutions, l'ordre, l'ordre divin détraqué, toute hiérarchie disparait et, dans le tohu-bohu, « chacun se paye une tranche de ce qu'il ne sait pas faire (i) » — Nous avons vu cela — Etienne Marcel règne. Trente mille revendicateurs sont armés. Massacre continu. Conciergerie, Grand et Petit-Ghàtelet, Université, Saint-

Eloi, Fort-l'Evêque, Tyron, Bastille, Saiiit-Magloire, Saint-Martin-des-Cliamps, le Temple, le pilori des Halles (P/ï/e-o/y*; pille-oreille), toutes les prisons regorgent. Coupables et innocents mêlés. Et les captifs sont éeharpés par la populace. Comme, après la Journée des Barricades, Guise répondra à Henri III : « Ce sont taureaux échappés, je ne les puis retenir », le Prévôt de Paris, impuissant contre le Ilot, dit à ces hordes : « Mes amis, laites ce qu'il vous plaira ». Ce qu'il plait à ces « amis » de faire, c'est, en vme seule journée, plus de quinze cents victimes. Un bourreau, Capeluche, s'illustre — avant d'être à son tour décollé par son valet.

Il faut une Ordonnance interdisant les jeux de hasard. Il en faut une contre le luxe insolemment provocateur de la noblesse. Il en faut une défendant les guei'res privées.

Avec cela, peste, — peste venue d'Egypte, qui décime l'Europe et inspire à Boccace le Préambule de son Décaniéron, lequel ne sera traduit en français qu'en i52i par Laurens du Premierfaict — maladies contagieuses, infection, — grâce aux. Croisades, deux mille léproseries existent depuis la fin du xin'= siècle — famine. Et nulle police.

Sur ce fumier sanglant, le vénitien Gabriel Condolomero, pape sous le nom d'Eugène IV, ayant consenti la procédure contre Jeanne d'Arc, en 1431, l'année même où l'anglais brûle la bonne lorraine, enfant du peuple qui vient de tout sauver, naît François Villon, François Villon, prédestiné maudit dont la mission sera d'être poète, poète flamboyant de ces jours ténébreux.

 

Редактирано от Геннадий Воля
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Gueux et gueuses en toute liberté comme oiseaux jardissent et font tels coups que, nuit venue, nul ne s'ose aventurer hors les murs.

Les jours de multiples exécutions, on va même à Montfaucon.

Construites sous Plilippe- Auguste — ou sous Philippe le Hardi, — détruites seulement par la Révolution, les fourches patibulaires de Montfaucon, dites «la grande justice», exactement décrites par Victor Hugo en la Préface du Dernier jour d'un condamné, (i5 mars i832), étaient situées entre les faubourgs Saint-Martin et du Temple, à peu près à l'endroit où se trouve aujourd'hui le bassin de la Yillette, à quelques centaines de mètres de cette barrière du Combat illustrée par l'inoubliable premier chapitre de L'âne mort. C'était un massif édifice de maçonnerie dont la base, parouart, liaute d'environ six mètres, longue de quarante, large de dix, supportait seize piliers de dix mètres de hauteur sur lesquels plusieurs étages de poutres transversales où pendaient des chaînes destinées à accrocher une soixantaine de condamnés, macabre statues de ces sortes de hurmrs, de cases on niches de la funèbre colonnade.

A noter que niche vient de l'italien nicchio, coquille, et que le Coquillard, par son genre d'existance, est tout désigné pour aller finir, lugubre farce, dans la niche des fourches, bon a rien, propre à tuer.

Pour ne rien omettre, constatons qu'au xyi"" siècle, les ouvriers imprimeurs de la bonne ville de, Lyon, jnembres de la Confrérie des Joyeux Drôles, jouant des Farces aux jours de fcte et de gaudisserie, jours chers aux coquillards, s'intitulent Suppôts du seigneur de la (.oquille, — Un curieux petit in-8% publié à Lyon, avec figures sur bois, contient les P/aisans deina récités par eux, le dimanche G mars 1094, pour célébrer la réduction de la ville de Lyon à l'obéissance d'Henri IV — coquille, terme demeuré en l'argot typographique pour définir iine erreur de composition, faute constituant le plus souvent une joyeuse farce en changeant le sens d'une phrase.

Et dans l'argot de Saiut-Cyr, le cuirassier, vctu d'une carapace où il est enfermé, comme en une sorte de niche, est appelé coquillard.

Les Coquillards, bande recrutée parmi ce qui restait des Ecorcheurs de Bourgogne, dénoncés 

par leur chef, Dimauclie-le-Loup, aussi nomuié Bar-sur- Aube, pris à Dijon en 1 455, un an avant l'achèvement du Petit Testament, furent bouillis ou pendus sur la place du Morimont. Parmi eux, au nombre de soixante-dix-neuf, notés par le procureur Jehan Rabicotel, étaient René de Montigny qui, accroché au gibet, jargonna, pris de la tremble, et Colin de Gayeux dit Colin de l'Estoile ou l'Escollier, lequel

Pas ne seavoit oingnons peller...

cynique et cruelle plaisanterie a rapprocher de celle d'une des Femmes du peuple, en Lysistrata, menaçant un vieillard.

Une recrudescence du crime — ou des Arrêts — rendait-elle la place insuftisante àMontfaucon, comme en 1450 où l'on exécuta toute une bande de brigands, les cadavres, <<. debuez et lavez, desséchez et noirciz, les yeux cavez par pies et corbeanlx, la barbe et les sourcilz arrachez, plus becquetez d'oyseaulx que dez k couldre, » étaient jetés en un souterrain ouvrant au centre de l'enceinle.

En 1'16, on fut en nécessité d'élever de nouvelles fourches non loin de l'église Saint-Laurent et d'autres eiicore, en 1457, dites « le gibet de Montigny », dans les mêmes parages.

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Et c'est par bandes joyeuses qu'on se rend à ces tueries de justice, y partant dès la veille, en clieniin psalmodiant complaintes et cantiques s[)éciaux dans le genre de la troisième' des Ballades du Jargon :

Espelieans

Qui en tous temps,

laquelle est bien plutôt une manière de «chanson de métier" — le crime est une profession — qu'une Ballade, puis on couche sur, la dure au gazon pelé, — nudo hiiino cubât, dit Virgile — s'y livrant à de grossières ripailles, entonnant vins et refrains et caressant les filles en attendant qu''on se gaudisse au spectacle des moues grimaçantes et des contorsions des patients, les([uels, après tout, meurent folàtrement puisqu'ils Unissent '< le caiche roide >>, comme dit Rabelais, condamnés c|ui sont compagnons, amis, parents dont on s'honore, dont on admire et célèbre les exploits, qu'on imitera et qu'on ira quelque jour remplacer anx j)icon s des hiirmcs, aux crochets des niches de justice. — On était alors cruel d'habituiles et de moeurs.

Misère est noire conseillère Le crime engendre le crime. Entre souffrir et mourir, on se rue aux vices avec la frénésie des désespérés, remettant tout ès-griffes de Monseigneur le Diable, Chacun fait du plus mal qu'il lui est possible, rien ne pouvant être pis. Partout, possédés qui ne sont que fripons, partout, sans rien dire de Jeanne des Armoises, partout fausses Jeanne d'Arc, ribaudes au costume impudique, vendant leur soi-disant fleur d'innocence dans les églises même, devenues marchés de débauche, toute maison, pourtant, en ces '< rues chaudes », recelant un mauvais lieu, sans parler des étuves, des établissements de bains, où '< tout se passe. »

Deux Ordonnances , l'une de 1420 , l'autre de 1446 seront impuissantes à empêcher les courtisanes déporter cette ceinture dorée que Martial appelle ceinture de Vénus, Loruin. d'où lorette, nom déjà porté par les belles-d'amour sous Henri III,

On a beau brûler et enterrer vif, plonger en chaudière, rouer, écarteler, noyer les coupables, rien n'y fait. Nul supplice n'intimide plus. On s'habitue à tout, on se blase sur tout.

Il n'est trésor que de vivre à son aise mais, pour faire bonne chère et avoir bonne mine, il faut du caire, du bien; donc, pour être carieiix, nanti de quelque capital, vendengeiirs de costé, ^isez pickpockets, se jetant sur les passants attar dés, sauront, enlahurteîne, eu la bagarre, cueillir des feuilles, voler des bourses, à défaut de la forte somme contenant maille et, blanc, menue monnaie de billon variant entre six et treize deniers, prise faisant mince d'argent mais ne laissant pas du moins tout à fait descarieiix, décavé, à gousset creux, pas tout à fait sans plue, sans butin.

 

Trouvant trop maigre ce profit, les gueux s'adressent aux gras coffres, muets qu'ils obligent à parler. Autrement dit, ils forcent les caisses. Le papier-monnaie alors inconnu, tout avoir consiste en métal trébuchant et sonnant enfermé dans des huches dont les fermetures ouvragées et compliquées sont chefs-d'œuvre de serrurerie.

Un de ces coffres, précisément du temps de Louis XI, meuble d'un mètre de long sur 80 centimètres de haut, tout chargé d'écussons armoriés soutenus par des lions, des licornes et autres animaux chimériques autant que décoratifs, se trouve à l'Hôtel-Gluny (N° 611).

Ces meubles luxueux, ornementés, ciselés comme châsses et reliquaires, s'appelaient des Arches.

Редактирано от Геннадий Воля

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